10 conseils simples et efficaces pour voir son actualité relayée dans la presse

Chargée de la communication, parmi d’autres activités liées aux livres, dans les structures d’édition dans lesquelles j’ai travaillé, je me suis souvent arraché les cheveux pour obtenir des articles. Puis j’ai quitté mon dernier poste et je me suis lancée seule, oubliant ces préoccupations. Le hasard (heureux) a fait que je suis devenue correspondante locale de presse pour un quotidien régional, et six mois plus tard, correctrice dans un hebdomadaire local. Je cumule actuellement les deux activités.
Ces deux postes, cumulés à mon expérience, ont fait que plusieurs personnes de mon entourage, personnel et professionnel, m’ont posé cette question : « Comment dois-je faire pour avoir un article ? »
De mon poste de correspondante presse, j’ai eu une autre vision des contraintes de la rédaction d’un article. De celui de relectrice et correctrice, j’ai constaté de nombreux écueils dans les démarches des personnes qui sollicitaient les journalistes (ou manquaient de le faire). Dans les deux cas, j’ai observé des pratiques efficaces et des échecs largement évitables. D’où cette question : comment faire une bonne campagne de presse ?
1. Comprendre comment fonctionne le journal.
Pour l’hebdomadaire où je travaille, le bouclage est le mercredi ou une parution le vendredi. Chaque journal, revue, etc., a ses échéances et ses impératifs. Peu importent l’information et l’idée d’articles que vous transmettrez, leur urgence ou leur qualité, si le journal est bouclé, il est bouclé ! Si le journaliste n’a plus le temps, il ne vous recevra pas. Adaptez-vous à son emploi du temps : vous adapter à ses échéances est déjà un excellent atout.
2. Savoir à qui vous adresser : le standard est votre ami !
Les journaux, magazines, etc., fonctionnent par secteurs géographiques ou sujets. Un simple appel au standard vous permettra de savoir à qui envoyer votre communiqué de presse ou qui appeler. Si vous avez fait l’effort de savoir qui est le journaliste concerné par votre demande et que les documents arrivent directement dans sa boite mail, et non dans une boite commune où tout se perd, il y a beaucoup plus de chances que vous obteniez l’article souhaité.
De même pour un correspondant local de presse : en appelant à la rédaction du journal, où vous serez toujours bien reçu, on vous donnera les coordonnées de la personne responsable de la commune qui vous intéresse.
3. Envoyez un communiqué de presse utilisable
Erreur 1 : L’envoi d’une seule et unique photo à toute la presse.

Si je journaliste a déjà vu la photo dans les publications de ses confrères, il ne sera pas très motivé. Prévoyez donc l’envoi de plusieurs visuels.
Erreur 2 : L’envoi d’un visuel type affiche ou couverture de livre.
Dans un journal, on veut du vivant, que les gens se reconnaissent ! Si vous envoyez une affiche, votre article, au mieux, paraîtra sans illustration, ou au pire, ne paraîtra pas. À savoir : un article sans photo a une visibilité très réduite, voire nulle.
Ainsi, partant à la recherche d’un article sur une animation à laquelle je participais, il m’avait fallu éplucher trois fois les pages locales pour en trouver n’annonce, la brève étant passée sans photo puisque le visuel envoyé était celui d’une affiche. Si, sachant que l’article était publié, moi-même, intéressée, je ne le trouvais pas, il y a fort à parier que peu de lecteurs seraient tombés dessus.
Erreur 3 : L’envoi d’une photo en trop basse définition
Évitez la photo prise sur portable, ou l’image récupérée sur Internet. SI la photo n’est pas exploitable, elle ne passera pas.
Erreur 4 : L’envoi d’une plaquette non téléchargeable, ou d’un PDF non exploitable
S’il faut que le journaliste se torde le cou pour lire les informations, il n’aura pas envie de consacrer un long article à votre projet. J’ai reçu comme ça un document consultable en ligne (mais non imprimable et non téléchargeable), mis dans le mauvais sens : devant lire les informations de biais, en penchant la tête, l’annonce s’est résumée à un bref encart relatant les informations pratiques et invitant le prospect à se rendre lui aussi sur Internet effectuer le même exercice de souplesse des cervicales…
S’il y a des horaires, des tarifs, une programmation à reporter telle quelle, évitez au journaliste de recopier tout le programme et envoyez-lui les informations en format texte, dans un fichier à part ou dans le corps de votre mail.

4. Proposez une rencontre en amont de l’événement plutôt que le jour de l’événement
J’ai souvent entendu des organisateurs se plaindre : « On a invité le correspondant et il n’est même pas venu ! » En effet, le correspondant local de presse n’est pas venu à une conférence de 2 h un samedi après-midi pour rendre un article rémunéré aux alentours d’une dizaine d’euros (chiffre indicatif, pouvant varier, et ne faisant pas foi). Alors que si l’organisateur avait appelé le correspondant (ou le journaliste) avant pour lui proposer un rendez-vous et lui présenter le projet, il l’aurait eu son article ! Le correspondant aurait même pu lui proposer de venir à la fin de la conférence prendre une photo, ou que l’organisateur lui-même lui fasse parvenir un compte-rendu de l’événement, permettant ainsi de cumuler deux articles… au lieu de zéro !
5. Envoyez un compte-rendu et des photos après vos événements
Ce n’est pas parce que personne du journal n’a pu se déplacer que votre événement ne les intéressait pas. Envoyez un mail à la personne concernée (règle n° 2), avec une photo et un texte de compte-rendu (règle n° 3).
6. Osez !
Le journaliste et le correspondant de presse sont des personnes ouvertes et intéressées par l’actualité locale. Peut-être ne connaissent-elles pas votre activité ou n’ont-elles pas systématiquement en tête de s’enquérir de votre actualité ? Si vous contactez la personne concernée par votre actualité et que vous lui proposez un rendez-vous, il y a fort à parier que vous aurez un article. Ce n’est certes pas systématique, car c’est le journaliste qui décide de ses articles, mais cela se tente !
7. Ne vous contentez (surtout) pas d’une newsletter
Comme tout un chacun, les journalistes et correspondants de presse ont leur boite mail saturée de newsletters, si elles n’arrivent pas dans les spams. De plus, ils sont toujours dans l’urgence du prochain bouclage. Ils n’éplucheront donc pas les newsletters pour savoir si, dans la vie de votre entreprise ou association, quelque chose les concerne. Envoyez un communiqué de presse, en vous référant au point n° 2 (la bonne personne) et n° 3 (faire un bon communiqué de presse).
8. La conférence de presse n’est pas toujours votre amie
Sauf si vous êtes une grande institution, mairie ou organisme politique, une conférence de presse n’est pas forcément une bonne idée. En effet, il faut que l’horaire satisfasse tous vos interlocuteurs, ce qui n’est pas une mince affaire. De plus, vous ne laissez pas libre cours à la rencontre, à l’échange avec une personne.
S’il n’est pas possible de se rencontrer, pensez au mail (interview par mail) ou au téléphone. Complété par l’envoi d’une photo, ce peut être un gain en temps et en efficacité pour vous et pour le journaliste.
9. Ne prenez pas les choses personnellement
Si la parution que vous attendiez n’apparaît pas, ce n’est pas vous qui êtes remis en cause. Dans un journal, il y a de nombreuses contraintes, comme la place disponible et l’urgence des autres articles. L’équipe de rédaction doit faire des choix, pas toujours évidents, et bien souvent frustrants pour elle aussi.
10. Utilisez les outils à votre disposition !
Dans l’Ouest, nous bénéficions d’une plate-forme appelée « infolocales » qui permet d’annoncer tous les événements dans Ouest-France et les hebdomadaires du groupe Publihebdos. Ce service en ligne permet d’annoncer des événements, à la date souhaitée, dans les journaux, dans une rubrique dédiée. Les annonces entrées dessus sont mises à disposition des journalistes et correspondants qui pourront ainsi vous contacter s’ils le souhaitent (mais que cela ne vous empêche pas de les solliciter, voire point n° 6). Un outil inouï, non ? Et bien je me suis rendu compte que peu le connaissaient, malgré sa mention systématique dans les journaux…
Utilisez-la sans limites, en prenant en compte le point n° 1, à savoir un bon timing d’annonce de l’événement.
En conclusion, communiquer dans la presse n’est pas bien sorcier. En quelques mots, il suffit de connaître ses interlocuteurs, de prendre en considération leurs contraintes et leurs échéances, tout en se rappelant qu’ils conservent la liberté du choix des informations qu’ils publient.